L’adéquation des infrastructures telles que les escaliers aux normes d’accessibilité représente une prérogative essentielle dans la conception et l’aménagement des espaces publics et privés. Cette exigence souligne l’importance de concevoir des environnements inclusifs qui facilitent l’autonomie et le confort de tous les individus, notamment ceux confrontés à des limitations de mobilité. La mise en conformité des escaliers avec les standards d’accessibilité constitue un pilier de cette approche, nécessitant une attention méticuleuse aux détails techniques et à la sécurité des utilisateurs.
Comprendre les Normes d'Accessibilité
La première étape dans l’harmonisation des escaliers avec les exigences d’accessibilité repose sur une compréhension approfondie des normes législatives en vigueur.
Ces directives, établies pour promouvoir l’égalité d’accès, spécifient des critères précis concernant les dimensions, les caractéristiques et les aménagements d’accessibilité obligatoires des escaliers.
Pour les critères concernant les dimensions : on compte la largeur minimale requise pour les marches, les dimensions adéquates pour les nez de marche, ainsi que le calcul de la pente acceptable. De plus, la législation encadre la mise en place de mains courantes, en précisant leur hauteur optimale et leur configuration, afin de garantir une utilisation sécurisée et confortable pour toutes les catégories d’usagers.
Pour les critères concernant les normes d’accessibilité : on compte les emplacements, type et dimensions des nez de marche avec ou sans contre-marche. La norme précise également le positionnement et les dimensions des dispositifs podotactiles.
Que prévoit la norme pour l’équipement d’escalier en accessibilité ?
L’installation des Bandes d’Éveil de Vigilance (BEV)
Les Bandes d’Éveil de Vigilances ou bandes podotactiles servent à alerter du danger de chute toute personne s’en approchant. Leur conception avec des reliefs en 3D permet la détection du danger par le pied.
La norme NF P98-351 définie les caractéristiques des plots podotactiles :
-Les plots doivent être d’un seul tenant de 5 mm de hauteur minimum, de diamètre 25 mm minimum avec une entraxe de 75 mm, disposés en quinconce, la semelle doit faire 3 mm maximum.
-La longueur de la BEV doit correspondre à la largeur de l’escalier, la largeur de la BEV doit être de 400 mm minimum.
L’implantation des dispositifs podotactiles peut être faites de deux manières :
– rapportée : sur le sol existant, avec une semelle: BEV
– encastrée : incrustée dans le sol, sans semelle sous forme de bandes, de clous ou de pastilles.
Deux textes précisent les normes d’implantation à respecter :
Arrêté du 1er aout 2006 – art. 7.01
“En haut d’un escalier, un revêtement de sol doit permettre l’éveil à la vigilance à une distance de 0,50 m de la première marche grâce à un contraste visuel et tactile”.
Cette distance peut être ramenée à 0.28 m selon la configuration du site.
Décret 8006-1657 du 21/12/2006
“L’implantation de bandes podotactiles est obligatoire aux abords de trottoir des passages piétons”.
“L’implantation de bandes podotactiles est obligatoire sur les quais d’accès aux transports collectifs, marins et fluviaux”.
L’installation de nez de marche et de contremarche
Les nez de marche remplissent plusieurs rôles importants :
• Réduire le risque de glissade dans un escalier
• Assurer un contraste visuel pour faciliter la détection des marches
• Ralentir l’usure des marches
• Rattraper l’irrégularité de la marche
Les contremarches assurent le contraste visuel pour faciliter la détection des marches et permettent une meilleure estimation de la hauteur des escaliers.
Les nez de marches et contremarche doivent répondre aux caractéristiques définies par l’article 7.1 arrêté du 08 décembre 2014, concernant les escaliers de 3 marches minimum.
Les nez de marche répondent aux exigences suivantes :
• Être contrastés par rapport au reste de l’escalier sur au moins 3 cm horizontal, (3 cm en intérieur, 5 cm en extérieur).
• Être non glissants.
• Ne pas présenter de débord excessif par rapport à la contremarche (ne doit pas dépasser 10 mm et ne doit pas créer un obstacle).
Les contremarches répondent aux exigences suivantes :
• La hauteur minimale du contraste doit être de 10 cm.
Les règles d’implantation précisent que pour les escaliers de moins de 3 marches, seuls les nez de marche sont obligatoires (pas les contremarches) sur toutes les marches.
Elles précisent aussi que lorsque l’on est au pied d’un escalier, la première et la dernière marche doivent être visuellement contrastées.
Comment minimiser les risques de chute ?
La sécurité est au cœur des normes d’accessibilité. Les escaliers doivent être conçus pour minimiser les risques de chute et faciliter leur usage. Cela comprend l’installation de rampes et de mains courantes de part et d’autre des escaliers, l’utilisation de matériaux antidérapants, et une signalisation claire et visible.
Adapter la Hauteur et la Profondeur des Marches
La hauteur (giron) et la profondeur (pas) des marches sont essentielles pour assurer une montée et une descente confortables et en toute sécurité. Des normes spécifiques sont établies pour garantir que les dimensions des marches conviennent à tous les utilisateurs, y compris ceux qui ont des difficultés à se déplacer.
Installer des Nez de Marche Contrastés et Antidérapants
Pour les personnes malvoyantes ou ayant une vision réduite, il est important d’installer des nez de marche qui contrastent visuellement avec le reste de l’escalier. Ces dispositifs, en plus d’être antidérapants, permettent d’identifier plus facilement chaque marche et de prévenir les chutes.
Prévoir une Signalisation Adaptée
La signalisation joue un rôle clé dans l’accessibilité des escaliers. Elle doit inclure des éléments visuels et tactiles, permettant à tous, y compris les personnes aveugles ou malvoyantes, de naviguer en sécurité. Cela peut inclure des bandes de guidage au sol, des panneaux en braille, et des avertissements sonores.
Penser à l’Accessibilité Alternée
Dans certains cas, il est difficile, voire impossible, de rendre un escalier existant totalement accessible. Il est alors nécessaire de penser à des solutions alternatives, comme l’installation d’un ascenseur ou d’une rampe, pour garantir l’accès à tous les niveaux du bâtiment.
Former et Informer
Une part importante de l’accessibilité est l’information et la formation du personnel et des utilisateurs. Le personnel doit être formé pour assister les personnes à mobilité réduite et pour connaître les dispositifs d’accessibilité disponibles. De même, les utilisateurs doivent être informés des options d’accessibilité et de la manière de les utiliser en toute sécurité.
Maintenir et Améliorer
L’accessibilité n’est pas un état permanent. Les normes évoluent et les besoins des utilisateurs peuvent changer. Il est donc primordial de maintenir régulièrement les installations existantes et d’envisager des améliorations pour rester en phase avec les meilleures pratiques en matière d’accessibilité.